bon voyage!

LA MAURITANIE

CHAMEAUX ET DROMADAIRES
Une merveille d’adaptation à son environnement
Les « chameaux » de Mauritanie sont en fait des dromadaires (camelus dromedarius). Ces animaux sont fascinants et leur organisme est particulièrement adapté aux environnements désertiques chauds et secs. Même s'ils préfèrent brouter de tendres pousses d'arbre, ils peuvent quand même prospérer avec quelques touffes d’herbe clairsemées, des plantes salées ou des arbustes épineux et peuvent rester près d’une semaine sans boire.
Toutes leurs réserves énergétiques, sont stockées dans leur bosse au-dessus de leur corps pouvant contenir 250 litres d’eau, et isolant ainsi les viscères de la chaleur
du soleil. Leurs longues pattes les maintiennent éloignés du sol chaud, leurs pieds sont larges pour ne pas s'enfoncer dans le sable mou et sont pourvus de coussins pour les protéger de la chaleur du sol. L’eau de leur corps est recyclée à partir de la vessie, l'humidité de l'air expiré est récupérée et ils ne transpirent pas. Leurs narines se ferment si l'air devient trop sec et un opercule protège leurs yeux dans les vents de sable.
Les nomades du désert dépendent de leurs troupeaux de chameaux pour leur survie. Les chamelles leur fournissent du lait dans des environnements où il n'y a rien de comestible pour les humains. La viande du chameau est excellente et son poil sert à tisser les tentes et les tapis.
Les chameaux sont de bons animaux de selle et de bât, ils ont été utilisés pendant des siècles comme animaux de transport dans les caravanes et le sont encore aujourd’hui dans bien des régions de Mauritanie.

Le lait de la chamelle
Mis au point par la nature pour la croissance rapide du chamelon dans un environnement hostile, le lait de chamelle présente des caractéristiques originales et permet d’avoir une alimentation équilibrée sans autres apports. Une teneur en matière grasse naturellement basse, avec moitié moins de cholestérol que le lait de vache.
Une faible teneur en sucre (lactose). Autant de protéines que dans le lait de vache. Une teneur en minéraux élevée, sodium, potassium, magnésium, iode si celui-ci est présent dans l'alimentation de la chamelle. Une teneur élevée en vitamine C la plus élevée du monde animal, des protéines singulières et une composition originale
des acides gras. Même acidifié, le lait de chamelle ne coagule pas , ce qui rend sa digestion aisée.
Contrairement à une croyance répandue, les chameaux sont en général tranquilles, intelligents et amicaux. Ceci étant, leur élevage demande du savoir-faire, car il fait appel à davantage de négociation que d'autorité, en particulier quand il s'agit d'en obtenir du lait. A la différence des vaches, les chamelles ne stockent pas de lait dans la mamelle, et au moment de la traite toute distraction peut arrêter complètement le lait. Les chamelles sont un peu capricieuses, et donneront plus de lait si elles connaissent et apprécient la personne qui les trait.
Jusqu'à présent toute la traite se fait à la main. En Inde la traite mécanisée commence à voir le jour, mais cette nouveauté n'a pas encore atteint la Mauritanie.
Au cours de votre aventure dans l’Adrar, vous verrez de nombreux troupeaux de chameaux ainsi que des caravanes. Vous aurez l’occasion d’assister à la traite et à la
façon des nomades de boire le lait de chamelle directement dans le giré* , vous goûterez aussi la viande de chameau et dégusterez les grillades de kebda* assorties de morceaux de bosse.
* giré : grand bol ou calebasse en bois ou en tôle utilisé pour la traite.
* kebda : foie

     

Les nomades
En plus des visites et rencontres prévues, dans le but de vous faire aussi découvrir leur culture, nous ferons le maximum pour favoriser des rencontres fortuites avec des populations nomades dont le mode de vie n'a pas changé depuis des siècles.
Dans leurs campements, vous pourrez découvrir leur hospitalité légendaire et partager avec eux leur traditionnel thé de bienvenue.
Si vous avez quelques vêtements que vous n'utilisez plus, vous pourrez leur en faire don, ce seront des cadeaux toujours très appréciés.

L’artisanat
L’Adrar est riche en artisanat : bijoux en argent, cuir décoré, tapis, coffrets en bois...
On dit que les gens de l’Adrar sont des commerçants nés. C’est vrai… dans le désert, dans les oasis, dans les villages, des femmes et des enfants vous proposeront les objets d’artisanat récents ou anciens, sur un tissu posé à même le sol faisant office de « boutique ».
A Chinguetti, deux ou trois jeunes filles du village viendront au calme de notre auberge vous proposer un choix plus large.

Les écoles du désert
La Mauritanie fait un effort considérable pour la scolarisation de ses enfants. Le plus petit des villages a son école, bien souvent une classe unique en mal d’équipements,
parfois même une tente nomade. Vous en visiterez une aux heures de classe, dans un village au cours de votre aventure. Si vous le désirez, ce sera l’occasion pour vous de faire des dons de matériel scolaire, cahiers, stylos, livres etc... vous les remettrez directement au maître d’école en présence des enfants.

     

La ville de Chinguetti
En plein coeur du massif de l'Adrar, elle ressemble à une île entourée de sable. Le nom est issu de Shingît qui signifie "la source aux chevaux". C'est l'eau qui a décidé de l'établissement de cette cité au milieu des dunes; eau invisible sous une large batha*, mais permanente en quantité et en qualité.
C'est cette eau qui, puisée au moyen de l'echaylal* a fait naître le ksar et ses palmeraies. Inexorablement victime de l’ensablement, la ville ancienne dans laquelle il fait bon se perdre date de 1264. Elle a fait suite à la première ville bâtie sur cet emplacement en 777 qui s’appelait alors Aber, "le petit puits" en arabe. Celle que l’on a rapidement surnommée La Mecque mauritanienne comptait alors douze mosquées pouvant accueillir chacune 1000 hommes.
Les pèlerins qui s'y regroupaient chaque année avant de prendre la route de la Mecque venaient de l’ensemble du Sahara Occidental.
La ville de Chinguetti, 7ème ville Sainte
Elément de fierté pour ceux qui l’habitent, Chinguetti est considérée comme la 7ème ville de l’Islam sunnite. Elle a gagné ce titre grâce à son ancienneté, à l’abondance des
livres religieux que renferment ses bibliothèques. Chinguetti est surtout connue pour être l’un des premiers berceaux du savoir de l’Islam, ayant abrité une université
islamique.
La ville, avant qu’elle ne tombe dans l’oubli, était au carrefour du commerce transsaharien entre le Maroc, l’Algérie, le Sénégal, le Mali et le Soudan. Elle pouvait voir transiter jusqu’à 20 000 chameaux dans une seule journée et offrait une halte propice aux caravanes. Aujourd’hui, les dunes ont conservé toute leur majesté et continuent d’envahir les maisons aux murs de pierre sèche. Une mosquée est encore debout, elle accueille toujours les fidèles et l’appel du muezzin trouble encore les ruelles muettes et ensablées des alentours.
*batha : fleuve souterrain recouvert de sable.
*echaylal : puits à balancier.

Les bibliothèques
Dans le dédale de ruelles de la cité ancienne aux maisons de pierre, nous retrouverons l’une des fameuses bibliothèques. Elle recèle des livres millénaires retraçant l’histoire, les arts et les sciences de cette civilisation. Ces livres ont été collectés à l’époque des caravanes par des familles d’érudits. Un descendant de l’un d’entre eux, vous fera découvrir, chez lui, les trésors de ses ancêtres. La famille Al Ahmed Mahmoud fait partie de la dizaine de familles qui détiennent des bibliothèques dans la vieille ville. Elles étaient une trentaine dans les années 50 mais l’exode massif dû à la sécheresse les a fait fuir et elles ont emporté leurs livres.
La famille de Saïf Islam était une famille d’érudits, de cadis* (juges musulmans) plus précisément, d’où les nombreux ouvrages anciens concernant le domaine juridique, le droit musulman et le code pénal qu’elle détient. Econome dans un lycée, poète à ses heures, Saïf s’occupe avec ses maigres moyens de la sauvegarde du patrimoine familial. Le paradoxe, pour entretenir les livres, il est obligé de les montrer aux voyageurs de passage quitte à les abîmer chaque jour un peu plus, au contact de la lumière.